Les « brûleurs de graisses », sont-ils vraiment efficaces pour perdre du poids ?
Un ventre plat, des cuisses débarrassées de cellulite… Bref, le gras de notre corps qui fond comme neige au soleil, voilà ce que nous promettent ces « brûleurs de graisses ». Quels sont les ingrédients revenant souvent dans la composition de ceux-ci ? Sont-ils vraiment efficaces ? Comment brûler les graisses naturellement ?
Nos bourrelets, en fait, qu’est-ce que c’est ?
Les acides gras s’accumulent dans des cellules spécifiques : les adipocytes. Ces cellules graisseuses se retrouvent surtout au niveau des fesses et des cuisses pour les femmes avant la ménopause. Pour les hommes, c’est plus au niveau du haut du corps que la graisse est localisée, de même pour les femmes ménopausées.
Ce gras représente les réserves énergétiques du corps. En effet, les acides gras peuvent être utilisés par le corps en cas de besoins. Néanmoins, le corps va d’abord utiliser les réserves de glucose (sous forme de glycogène dans le foie et les muscles), avant d’utiliser le stock de graisses. Les réserves de glycogène correspondent à environ 1500kcal à 2000kcal : ce qui représente approximativement, les besoins énergétiques du corps pour une journée. Nous comprenons mieux pourquoi le gras en trop est si difficile à perdre. Le « brûlage » naturel des graisses est possible grâce à deux réactions chimiques combinées : la bêta-oxydation et le cycle de Krebs. Cette dégradation des acides gras se met en route notamment lors d’une activité physique prolongée.
Quatre composants fréquents des brûleurs de graisses
Chitosan : fibres issues de la carapace des crustacés, qui faciliteraient l’élimination des graisses.
Les fibres sont hypolipidémiantes (favorisent l’élimination des graisses), cependant aucune étude ne prouve que ces fibres de chitosan aident davantage à l’élimination des graisses que les fibres de nos fruits et légumes de tous les jours.
Nopal : cactus ou figuier de barbarie, ses fibres couperaient la faim et capteraient les graisses.
Comme pour le Chitosan, ces fibres de nopal seraient-elles plus efficaces que celles présentent couramment dans notre alimentation ? Malheureusement, rien ne le prouve scientifiquement.
L-carnitine : acide aminé non essentiel synthétisé par le corps, qui améliorerait les performances physiques.
Aucune étude ne prouve que la carnitine favorise la perte de poids. De plus, les études montrent qu’il faut au minimum 6 mois de consommation quotidienne pour des résultats en termes de performances physiques. Le plus grave, est qu’une étude de la prestigieuse revue Nature[1], a démontré que les bactéries du tube digestif transformaient la L-carnitine en triméthylamine. Cette dernière, après oxydation dans le foie, produit la triméthylamine N-oxyde. Une fois libérée dans le sang, la triméthylamine N-oxyde favoriserait l’athérosclérose.
En résumé, la carnitine en supplémentation pourrait favoriser l’athérosclérose et donc les maladies cardio-vasculaires.
Caféine : composé chimique présent dans de nombreuses plantes : graines de café (1 à 2 %), guarana (4 à 8 %), thé (2 à 4 %) qui augmenterait le métabolisme de base et donc le nombre de calories consommées par le corps.
En vérité, la caféine augmente surtout la diurèse (volume d’urine sécrété sur un temps donné) donc la perte d’eau et non de graisses ! De plus, elle n’augmenterait que légèrement la thermogenèse et donc le métabolisme de base, pas vraiment de miracle.
Les aliments courants à privilégier
Comme vous pouvez le constater, aucun des composants cités précédemment ne semble faire des merveilles. Pire, certains pourraient même être dangereux sur le long terme.
Faire la part belle aux fruits et légumes reste le meilleur moyen de réduire l’absorption et donc le stockage des graisses. Et oui : nous n’en mangeons jamais assez, pourtant ils sont les piliers de l’alimentation équilibrée. Grâce à leurs fibres, ils réduisent l’absorption des sucres et des graisses par le corps. De plus, les fruits et légumes contiennent naturellement des oligo-éléments bons pour la santé, comme par exemple le chrome. Cet oligo-élément participe à la régulation des graisses et des sucres dans le corps.
En bref
Vous l’avez compris, si votre consommation de produits gras et sucrés est trop élevée par rapport à vos dépenses d’énergie réelle, vous allez prendre du poids. De ce fait, il est très important d’adapter votre alimentation à votre activité physique, qu’elle soit intense ou modérée. L’activité physique permet d’entretenir, entre autre, votre système cardio-vasculaire. Elle augmente aussi les besoins nutritionnels de votre corps, l’obligeant ainsi à puiser dans vos réserves de graisses.
Mes conseils : ne perdez pas votre temps avec ces produits et consultez un professionnel de la nutrition proche de chez vous qui saura vous aider à perdre du poids. Pensez également à pratiquer une activité physique régulière.
Grâce au bilan nutritionnel, un diététicien peut déterminer vos besoins réels en calories par rapport à votre activité et à votre rythme de vie. Il pourra alors vous donner des conseils concrets afin d’adapter et de rééquilibrer votre alimentation sur le long terme.
[1] Nature Medicine 07 April 2013 http://www.nature.com/nm/journal/vaop/ncurrent/full/nm.3145.html
